2009-10-30

Chasseur d'étoiles


En 1955, une nuit étoilée sort de la boite noire. C'est une nuit pour un chasseur...




Dans un champ d’étoiles, apparaît progressivement la figure bienveillante d’une grand-mère…


qui s'adresse à des enfants qui sont comme des étoiles.




Lilan Gish incarnant Rachel Cooper raconte une histoire. Depuis ce ciel étoilé, la bonne grand-mère nous conte ce récit.
Le point de vue est le sien, celui des enfants qui l’écoutent, celui du conte que les spectateurs découvrent.

Le champ d’étoiles ici n’a pas besoin d’une profondeur réaliste. Il suffit de deux dimensions pour que cette histoire ait lieu.



Cet espace bidimensionnel est celui d’un conte où s’affrontent le Bien et le Mal.
C’est un espace symbolique. La toile peinte représentant un ciel étoilé est le décor naïf du conte.



Nous survolons ce monde depuis les hauteurs de ce ciel étoilé.




Nous rapprochant, nous découvrons, en même temps que des enfants jouant innocemment à cache-cache, le mal et le malheur sur terre.




Les spectateurs quittent le lieu du crime.


et suivent sur un chemin une voiture et son conducteur.

Le montage suggère qu’il y a un rapport entre la scène précédente et celle du prêcheur/pêcheur.


Le champ d’étoiles, dans sa simplicité cinématographique –des points lumineux sur fond noir, est un espace métaphorique.

C’est celui du bien qu’incarne la bienfaisante grand-mère, celui de Dieu auquel s’adresse le terrestre, terre-à-terre et machiavélique prêcheur, levant les yeux au ciel.




La nuit hantée par le chasseur est le lieu du conte.



La lumière projetée de la lune dans la grange est fantaisiste. Les spectateurs n’ont pas besoin de réalisme pour croire à cette histoire.


Le ciel prend des allures de théâtre d’ombres sur laquelle se détache la silhouette démesurée du chasseur ; cet ogre qui « ne dort jamais ».



La fin de ce conte fait même du champ d’étoiles du début, un décor pur et simple : en arrière-plan, la guirlande d’étoiles.


La nuit étoilée du chasseur est un espace poétique où se projettent dans leur profondeur nos peurs enfantines.


In front of stars


In the beginning of the history of cinema, the audience didn't raise their eyes to look et the stars, they were facing them.


Méliès : A trip to the moon -1902-

These "journeys through the impossible" as Georges Méliès said, trace an history : the history of depth of field.

How did the space of a white canvas become a breathtaking cosmos ?

Let's take some images out of the blackbox to tell this tale.



2009-10-29

Face aux étoiles


Les spectateurs, au début de l'histoire du cinéma, ne levaient pas les yeux pour regarder les étoiles ; elles leur faisaient face



Méliès : Voyage sur la lune -1902-

Ces "voyages à travers l'impossible" comme les appelait Georges Méliès dessinent une histoire : l'histoire de la profondeur de champ.

Comment l'espace d'une toile blanche est devenue un vertigineux cosmos ?

Retirons quelques images de la boite noire pour raconter cette histoire.






2009-10-16

The depth of field of stars 1st tales between images


First tales between pictures


How to project a star-light sky on a white screen ?



By answering this question, one discovers how historically cinema shifted from the spectacular to the narrative display.


As Kristin Thompson wrote in The Classical Hollywood Cinema “ early cinema grants the picture audience with the same characteristic as that of plays”, resulting in an over whole impression of “visual flatness” according to Noël Burch in La Lucarne de l’infini.


This impression in conveyed by five elements: vertical lighting, a fix lens, its frontal and horizontal set-up, the use of a painted canvas and a scenography of the tableau vivant.


Although this blog would like to offer a possible answer to that puzzling fact through images, but the black box remains a black box; mystery prevails.


2009-10-05

Profondeur de champs d’étoiles 1ere histoire entre les images


1ere histoire entre les images


Comment projeter une nuit étoilée sur une toile blanche ?


Répondre à cette question, c’est observer comment le cinéma est passé du spectaculaire au narratif.

Comme l’écrit Kristin Thompson dans
The Classical Hollywood Cinema, «Le cinéma primitif considère que le public de cinéma est analogue au public du théâtre.»

Il en résulte «une impression de platitude visuelle» selon Noël Burch dans
La Lucarne de l’infini. 5 éléments composent cette impression : « l’éclairage vertical, la fixité de l’objectif, son placement horizontal et frontal, l’utilisation de la toile peinte et une scénographie du tableau vivant ».

Ce blog voudrait proposer en images une réponse, mais la boite noire est une boite noire. L’énigme demeure.