2009-12-23

Champ de soleils / Field of suns



2010 débutera avec 2001 : l'invention des étoiles. En attendant, je vous souhaite des heures illuminées dans les salles obscures.


2010 will begin with 2001 : Stars Invention. Meanwhile, I wish you illuminated hours in movie theaters.

Jack in the blackbox



2009-12-21

The war of the worlds : To the Earth


In 1953 the Martians move in! Things are going to heat up for the earthlings of the “Cold war” era.

But why do the Martians decide to invade our little planet? The film opens with a classic “docudrama” explaining the circumstances of the invasion.

The prelude shows images from the First and Second World Wars explaining the fatal evolution of destruction methods on Earth. A rocket launch evokes the ultimate power of destruction: the threat comes from outer space!

The spectators discover the Blue Planet, through the zoom-in lens of the Martians’ spying device.



What a sky! This colorful field of yellow, red and blue stars is the vision of an artist, a creator of worlds, who, in this scene, takes the place of the director. These painted canvases are the masterpieces of one of the founding fathers of “astronomical art” (art which is still used today to illustrate some of NASA’s projects): Chesley Bonestell.

Chesley Bonestell was Georges Méliès’ contemporary ! Born in 1888, he creates his first « astronomical painting » at the age of 17 in 1905, after seeing Saturn through the telescope of the Observatory in San José, California. He becomes a “matte artist” in Hollywood during the 1940s.

Let’s take that obscure word from the Black Box and take a closer look : « matte » is a « mask ». “Matte painting” is a “cinematographic procedure which consists in painting a set leaving empty spaces in which one or several filmed scenes are incorporated.” This process helps create the illusion of depth of field and serves as a base for several special effects.

Chesley Bonestell is the creator of the “background paintings” for Orson Welles’ first movies: Citizen Kane and The Magnificent Ambersons. He collaborates with the artistic department in The War of the Worlds. His decors for the set of this movie are real masterpieces.

A guided visit of our solar system :


This is Mars, inhabited but threatened by mass destruction. The inhabitants look for another planet to continue living. The composition of shots we find on the other paintings accentuates depth of field.


Pluto… the same field of multicolored stars.

Uranus. The succession of the two planets will later be of great success in science fiction movies.


Saturn. Its rings…

And its improbable clouds making their way across the frame.


Jupiter.

Mercury.

And finally, the ideal destination: Planet Earth.

Filmed in 1953, The War of the Worlds uses the methods of the time: matte paintings, zoom and travelling over the paintings to give the impression of a learned tour around our solar system. The “naïveté” of the special effects places this film under the “spectacular cinema” tradition.

The « docudrama » of the prologue is not a narrative. It doesn’t tell the story of what happens over our earthling heads. We can only see the Martians’ view over the Earth. The cosmos is the artist’s view, a painted surface; not yet a glance : a vision.

2009-12-02

Objectif Terre : La Guerre des Mondes



1953, les Martiens déménagent ! En ce temps de « guerre froide », ça va chauffer pour les Terriens.



Mais pourquoi donc les extraterrestres décident-ils de venir sur notre petite planète ? Un classique « docudrama » ouvre le film, expliquant les motivations des envahisseurs.

Le prélude est constitué, tout d’abord, d’images d’archives des première et seconde guerres mondiales expliquant la funeste évolution des moyens de destruction sur Terre. Une fusée décollant évoque l’ultime pouvoir destructeur : la menace viendra de l’espace.

Puis les spectateurs découvrent en un zoom avant la planète bleue. Ce zoom, c’est celui des instruments d’observation des Martiens épiant la Terre.


Quel ciel ! Ce champ d’étoiles coloré, avec ses étoiles jaunes, rouges, bleues est la vision d’un artiste, créateur de mondes, se substituant au réalisateur pour cette séquence. Ces toiles peintes sont l’œuvre d’un des pères fondateurs de l’ « astronomical art » (cet « art astronomique » encore utilisé aujourd’hui pour illustrer certains projets de la Nasa par exemple) : Chesley Bonestell.


Chesley Bonestell est contemporain de Méliès ! Né en 1888, c’est en 1905, à l’âge de 17 ans, qu’il réalise sa première « peinture astronomique » après avoir vu Saturne à travers la lunette du télescope de l’observatoire de San Jose en Californie. Il deviendra un “matte artist” à Hollywood dans les années 40.

Sortons ce mot obscur de la Boite Noire : « Matte » c’est un « masque ». Le “matte painting” est “un procédé cinématographique qui consiste à peindre un décor en y laissant des espaces vides, dans lesquels une ou plusieurs scènes filmées sont incorporées”. C’est donc une base aux effets spéciaux et un procédé entrant dans la création d’une illusion de profondeur de champ.

Chesley Bonestell travaillera sur les deux premiers films d’Orson Welles Citizen Kane et The Magnificent Ambersons fournissant les« background paintings ».

C’est dans le département artistique qu’il collabore à La Guerre des Mondes.

En effet, ces décors sont de vrais chefs-d’œuvre.


Visite guidée de notre système solaire :


Voici Mars, habité mais menacé de destruction. Les habitants cherchent une autre planète pour se perpétuer.

La composition des plans que l’on retrouvera dans les autres peintures accentue la profondeur de champ.

Pluton… même champ d’étoiles multicolores.

Au premier plan, la planète Mars et Neptune : profondeur de champ impossible !

Uranus. L’enfilade des deux planètes connaîtra un grand succès dans les films de science-fiction.

Saturne. Ses anneaux…

et son troupeau d’improbables nuages traversant le cadre au premier plan !

Jupiter.

Mercure.

Et enfin, destination idéale pour les Martiens, la Terre.

Tourné en 1953, La Guerre des mondes utilise les moyens de l’époque : mate paintings, zoom et travelling sur les toiles pour faire un tour d’horizon savant de notre système solaire. La « naïveté » des effets spéciaux place ce film dans la tradition du « cinéma spectaculaire ».

Le « docudrama » du prologue n’est pas un récit. On ne raconte pas ce qui se passe au-dessus de nos têtes de terriens (le point de vue sur la Terre est celui des Martiens). Le cosmos est une vue d’artiste, une surface peinte ; pas encore un regard : une vision.