2009-11-30

Un retour sidérant : 20 million miles to Earth



Je propose la version couleur du film que Ray Harryhausen estimait être celle qu’il aurait faite si le budget de l’époque l’avait permis. Mais les photogrammes en noir et blanc mises dans la boite noire serviront de « pièces à conviction.

Des astronautes américains reviennent de Vénus. Le voyage est long,
20 million miles to earth ; mais comme d’habitude, il a lieu durant un prélude. C’est ce prélude qui est intriguant.


On retrouve les mêmes techniques pour effacer l’absence de profondeur de champ : fumée stellaire, zoom avant, fondu-enchaîné, cadrage accentuant une perspective, prise aérienne d’un ciel nuageux, arrivée sur terre au-dessus d’un océan (ici la mer méditerranée). Mais les plans, leur montage et leur composition semblent être une reprise du générique de The day the earth stood still !


La même galaxie...
Le même champ d'étoiles...

La même vue de la Terre...

Plusieurs questions s’agitent dans la boite noire : le prélude de 20 million miles to earth est-il un plagiat du film de Robert Wise ? Ou bien, The day the earth stood still est-il déjà une citation d’un film antérieur ? Ou bien encore, les studios de l’époque, comme c’était l’habitude pour des films de série B, utilisaient-ils les mêmes archives pour les scènes de voyages interstellaires ? Autant de questions qui demeurent dans la boite ! J’en appelle à la sagacité des lecteurs pour éclairer ces points obscurs.

Hypothèse de la boite noire : les génériques ou préludes des films de science-fiction des années 50 constituent un exercice imposé et un lieu commun dans le récit hollywoodien de science-fiction. Il ne s’agit pas d’innover, faute de moyens techniques et financiers dans cette partie de l’histoire. On réserve le budget pour les effets spéciaux qui constitueront le cœur du récit.
Ces génériques seraient un élément rhétorique du film de science-fiction. Une manière de dire au public : voilà, vous savez que c’est un film de science-fiction qui va se passer sur terre, car les temps sont à la menace (communiste), à la peur (atomique) etc. Ces préludes dépaysent le public pour les placer dans un état d’esprit propre à les faire admettre les invasions extraterrestres, les monstres mutants etc.


Ces génériques sont donc bel et bien des décors dans tous les sens du terme.


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